TEXTE SUR LES PCSM et Jean Baptiste (chorale connue pour avoir chantée dans le film les Choristes )
"Je vis par procuration. Depuis cet instant je ne suis plus qu'un fantôme. Je me nourrit de leurs voix, leurs visages, de leurs sourires et de leurs pleurs, aussi. Comme des millions d'autres, je sombre peu à peu dans la folie. Je n'ai pas su résister à l'appel de leur chant. La puissance de sa voix. La force de leur charisme.
Je n'achète plus rien. Je regarde tout. Et derrière mes cernes, une lueur pétille, pleine d'espoir. Espoir d'une rencontre, d'un simple sourire, d'un morceau d'écriture gribouillé sur un morceau de papier déchiré. Je m'enferme. Je ne parle plus. La nuit je ne voit que ça. Je n'entend plus que ça. Loin du monde, je ne sourit plus. Ou si. Intérieurement. Intimement satisfaite de ce que je ne vivrai jamais, de ce que j'ai déjà vécu dans mes rêves dans mes illusions. Brisées.
Je ne suis plus rien. Ils sont tous. Alors je prend mon courage à trente six milles mains et je rassemble ce qui fut jadis un corps plein d'entrain.
Dans trois mois. Dans un mois. Dans une semaine. Demain. Aujourd'hui.
Je prend place. Place dans un silence si trouble dans cette salle si bruyante. Mon mutisme étonne. La vieille dame à ma gauche prépare son mouchoir. Le jeune homme à ma droite regarde son prospectus qu'il tripote maladroitement. Et je verse une larme. Déjà l'émotion se fait ressentir. Mon coeur ne tiendra pas. Pourtant il le faut. Peut-être vais-je guérir. Enfin. En sortant de cette salle.
Sa y est. Ils entrent. Je reconnais tous ses visages si longuement étudiés. Et des cris se font entendre. "jjjjjjjjjjbbbbbbbbbbbbbbb". Je sens mon coeur défaillir. Je ne pense plus. Je redeviens moi. C'ets magique. Je ne détourne pas mes yeux de cette scène. N'aplaudis pas. Cela me semble tellement normal. Puis la fin. Tout se monde se lève. Je reste encore assise. Et puis je trouve la force de me lever. Même encore plus. Je renait. D'un souffle nouveau qui s'estompe. Ce frisson inséssent qui parcourt mon corps j'ai apprit à vivre avec. Il ne me fait plus peur. C'est folie naissante et mourante ne même temps qui m'effraie a présent.
Trouvez le courage. Encore du courage. Toujours du courage. De la force. Des larmes. Et j'y arrive. Je vais à la sortie des coulisses. Impossible. Une vague de personnes, m'empêche d'atteindre ce qui pourrait me libérer. Alors je vois le chauffeur du car. Bien à l'écart il fume. Je le reconnait instinctivement.. Je sors aussi ma cigarette. Je viens le voir. "vous n'auriez pas un briquet s'il vous plait?" Ma voix tremble terriblement. Tout comme mon corps. Je me demande moi même d'où provient cette force dont je ne soupsonait même pas l'existence. "oui". La grosse voix rauque du chauffeur me réveille. Alors je me rappelle. Je me rappelle cette note de musique. Cette note de musique possédant tellement d'émotion. Et je me libère. Enfin. Je sens le poids de ces chaînes sur mes pieds. Je fais un pas en avant. J'allume cette cigarette. ah maudite cigarette. Peu importe. Elle est la clé. Alors je me lance. pourriez vous remettre ceci aux "pscm" s'il vous plait? Attente. Interminable. Longue. Suspens. Court. Rythme essouflé. "oui, mais ne ramenez pas vos copines pour qu'elles fassent la même chose." "pas de problème. je n'ai pas d'amies." Il me regarde de ses grands yeux. Et je lui tend ce cahier. Où j'y ai inventé tant d'histoire. A propos d'eux. Ils sont mieux qu'une muse. "c'est de la part de?" "c'est écrit à l'intérieur".
Et je part. Sans les voir. Peut-être vais-je retomber dans cette folie noire. Peut-être pas.
Je suis contente. Pas heureuse. Contente. Je marche. Plus vite que d'habitude. Beaucoup plus. Je sens ce vent sur ma peau. Glacé. Pourtant, j'enlève ce long manteau noir. Et je cour. Non, je ne cours pas je danse. Toute seule. Sur un quai de cette ville inconnue. IL est 23h30. Je m'assoi sur un banc. J'ai envie de crier de hurler de sauter. Il faut que j'y retroune. Pour voir cette scène. Me glisser dans les coulisses. Sentir cette tension si exaltante. Et j'y vais. Je retrouve cette scène. Je n'ai pas vu qu'ils n'étaient pas partis. Je me fout du reste du monde. Je danse pour moi. Pour lui. Et quelque part pour eux. Rien ne me domptera plus maintenant. Je m'appartient. "